Voir Charlemagne ?
Oui, en laissant vagabonder son esprit… en effet, par la pensée, on peut se demander comment étaient les lieux du temps de Charlemagne, puisqu’il a probablement été contemporain de l’arbre devant lequel nous nous trouvons !
D’après la légende, ce chêne aurait été planté en 911 pour la naissance de la Normandie, les scientifiques le datant plutôt du neuvième siècle.
Il aurait ainsi vu passer les soldats de Guillaume le conquérant, bientôt duc de Normandie…
Le chêne d’Allouville, la religion et la Terreur
L’une et l’autre n’ont pas été en très bons termes.
Or, dès 1696, on en a une trace écrite, le curé du village glisse une image pieuse par la fente qui peu à peu s’ouvre dans le tronc du chêne d’Allouville, et dédie l’arbre à Notre-Dame de la Paix.
Évidemment, sous la révolution, cela n’a pas plu, et il a été en grand danger d’être incendié comme symbole même du pouvoir de l’église !
Mais l’instituteur a une idée : à la place de la dédicace à Notre-Dame, il met un joli petit panneau sur lequel il a inscrit « Temple de la Raison », et, sous l’impulsion de la raison, sans doute, le problème est réglé !
Le chêne, plus tard, revient en faveur puisque l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, lui offre une statue de la Vierge en bois doré, qui vient orner la chapelle microscopique (1,75 mètre par 1,17 mètre !) qui se trouve à l’intérieur du tronc, surmontée par une chambre tout aussi microscopique.
Aménagement et conservation
C’est au XIXe siècle que le chêne d’Allouville, devenu officiellement curiosité, commence à faire l’objet de soins d’aménagement et de conservation.
L’intérieur des chapelles est tapissé de lambris, et les parties les plus anciennes du tronc sont peu à peu recouvertes d’écailles de bois destinées à les protéger.
Pour en faciliter l’accès, on aménage également un escalier en colimaçon, avec balustrade !
Pas de chance, en 1912, il prend la foudre, et perd une moitié de lui-même.
Le site est classé en 1932.
Depuis, des travaux destinés à aider le chêne à ne pas tomber, et à continuer paisiblement sa vie commencée 1200 ans plus tôt, n’ont pas cessés.
Cinéma !
Évidemment, un arbre aussi insolite ne pouvait qu’attirer les caméras !
En 1981, il est donc devenu le personnage central du film sobrement nommé « Le chêne d’Allouville » (quelle imagination !), ou « Ils sont fous ces Normands » (quelle imagination, encore !).
Il s’agit d’un projet technocratique consistant à élargir la route qui passe au milieu du village, et donc à sacrifier le chêne ! L’affaire est chaude, avec barricades et lancers de betteraves pour repousser la maréchaussée, et devient même nationale pour être finalement tranché par le président de la république lui-même !
Dans cette comédie bouillonnante, Jean Lefebvre, Bernard Ménez, Pierre Tornade, Jean-Pierre Darras, ou Isabelle Gauthier, entre autres, se démènent vigoureusement.
Le village, qui s’en souvient encore, garde précieusement des albums photos, et, étonnamment, reçoit une vague de touristes à chaque fois que le film repasse à la télévision, sur une chaîne sur une autre !
Office de Tourisme Syndicat D'Initiative Allouville-Bellefosse
8, Place Maréchal Joffre
76190 Allouville-Bellefosse
Tél. : 02.35.96.01.65
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76190 Allouville-Bellefosse
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