Au milieu de rien, il y a une œuvre, une œuvre gigantesque. Mais est-ce véritablement une œuvre, très insolite, ou un mouvement immobile ?
Le Saumurois et les habitations troglodytes
C’est dans le Saumurois que l’on trouve la concentration la plus importante d’habitations troglodytes, puisqu’il y a environ 14 000 cavités creusées dans le tuffeau tendre.
On pense que vers la fin du XVIIIe siècle, c’était environ la moitié de la population qui vivait ainsi.
Et puis, peu à peu, ce mode d’habitat niché dans les falaises a disparu, et, après la seconde guerre mondiale, les dernières cavités ont été abandonnées.
Au point que le petit « village « de l’Orbière devient, carrément, une décharge sauvage.
Jacques Warminski
Jacques Warminski est un artiste dont on sait peu de choses, mis à part qu’il est diplômé de l’école Boulle, en tant qu’architecte d’intérieur.
Il semble bien que l’hélice terrestre ait été l’œuvre de sa vie, très longuement préparée avant que d’être finalement réalisée, en quatre ans, vers la fin de son existence, puisqu’il décède deux ans après l’avoir achevée.
L’hélice terrestre : une longue marche vers la réalisation
Jacques Warminski, enfant, passait ses vacances aux alentours de l’Orbière. Lorsqu’il y revient, avec son fabuleux projet en tête, il trouve les lieux quasiment comblés de détritus, et des habitations abandonnées.
Il va passer 10 ans à rechercher un à un les propriétaires, ou leurs descendants, qui, pour certains, avait même oublié qu’ils avaient là une habitation. Il les a rachetées une à une ! Et puis, ceci fait, il lui a encore fallu des mois pour dégager les immondices accumulées là.
Ombre et lumière, convexe et concave…
Il commence donc son travail en 1990, et il sculpte la cavité la plus reculée de formes géométriques, de figures abstraites. Ce travail le contraint à dégager en quelques mois une masse de gravats estimée à 10 000 tonnes environ !
Cette hélice nous conduit ainsi tout entière du fond de la terre au ciel libre, de la nuit au grand jour.
Et cette ambivalence se retrouve aussi, de façon très concrète, dans la réalisation, puisque les côtes de chaque forme creusée sont méticuleusement relevées. Et ces relevés permettent de créer des moules pour y couler des formes de béton qui sont le « positif », échos exacts, inversés, des formes que l’on trouve dans l’ombre des troglodytes travaillés.
On découvrira donc, à l’extérieur, une folle sarabande de formes de béton.
Et c’est une spirale qui tournoie ainsi depuis le fond jusqu’au sommet, depuis la nuit jusqu’au jour, depuis le convexe jusqu’au concave…
La nature…
La nature est ce qu’elle est, et elle reprend ses droits dès que possible. Aussi a-t-elle tendance à grignoter l’hélice terrestre ! Mais, en face, une poignée (une grosse poignée !) de volontaires enthousiastes s’y oppose. Par contre, de temps à autre, il faut quand même, pour être efficace, engager des moyens assez lourds, et, dans ce cas, il ne reste qu’une solution : ouvrir une souscription. Si vous voulez participer, vous avez les coordonnées de l’association qui s’en occupe ci-dessous…
L'Hélice Terrestre
16, L'Orbière
Saint-Georges-des-Sept-Voies
49350 Gennes
Tél. : 02 41 57 95 92
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