Le cochon du père Marc

Activité insolite à l’abbaye de Bricquebec, avec le « cochon du père Marc »

Les abbayes qui produisent de bonnes choses à boire ou à manger, sont généralement connues pour leurs confitures, leurs gâteaux et galettes bref, pour leurs douceurs… l’abbaye de Bricquebec est connue, elle, pour une production à peu plus insolite : sa charcuterie, dont l’atelier est encore géré par le père Marc, un moine de la communauté de plus de 85 ans qui la dirige d'une main de fer (dans un gant de velours !). Découvrons cette abbaye trappiste normande ! 

 

Naissance de l’abbaye au XIXe siècle

Au début du 19e siècle, voilà le père Augustin Onfroy, ancien moine trappiste puis curé en Normandie, qui souhaite retrouver la vie monastique et fonder une communauté… Malheureusement, ce n’est pas si facile que ça ! Finalement, un habitant du coin lui offre un terrain avec trois moulins. 1, 2, 3 moulins et c’est parti ! Ainsi en 1824, l’aventure commence, et douze postulants prennent l’habit assez vite.

Où sont-ils ? A Bricquebec. Pourquoi ce nom ? C’est en fait d'origine scandinave : « brekka » (colline) et « bekkr » (ruisseau), soit «  le ruisseau au pied de la colline », d’où la présence de marécages, ce qui explique la suite de l’histoire...

En effet, au départ les moines ont peu d’argent et font face à de nombreux marécages, roches et souches, qui ne leur facilitent pas la tâche pour poser les fondations… Doucement mais sûrement, le chantier avance quand même, et les efforts paient. En 1834, c’est la dédicace de l’église de l’abbaye Notre-Dame de Grâce de Bricquebec. On y est ! 

Malgré un incendie en 1839, la communauté se développe bien au XIXe siècle : 

  • en 1860 : plus de 80 moines sur place
  • durant les guerres des années 1870 : les frères accueillent de nombreux blessés et les soignent
  • à la fin du XIXe siècle, l’abbaye fait vivre plus de 200 familles dans les environs grâce à ses activités agricoles : fromages, élevages de vaches, de porcs…

Pourtant la suite n’est pas bien glorieuse, car dès la déclaration de la guerre 1914,  on met de côté l’activité agricole pour être au plus près des soldats blessés… Et durant la seconde guerre mondiale, l’abbaye est occupée par 300 soldats allemands ! Les finances sont donc au plus bas, et c’est en partie pour cela qu’à la fin de la guerre, les moines sont obligés de fermer la fromagerie...

 

Une bonne charcuterie monastique !

Au fil des années, après la fermeture de la fromagerie, l’activité qui prend le pas à l’abbaye de Bricquebec est celle de l’élevage porcin. Le fameux père Marc relance l’activité agricole de la communauté, alors qu’il n’y connaît pourtant rien... mais la mayonnaise prend ! Le troupeau de 10 truies passe à 50 puis à 200, puis finalement à 2500 porcs !

De manière assez anecdotique, après de nombreux commentaires dithyrambiques sur la qualité de sa viande, le père Marc s’est décidé à lancer un atelier la marque « Les Charcuteries de la Trappe » ! Qui eut cru qu’un élevage de porcs donnerait à une abbaye sa renommée ?!

Mais la croissance est si grande qu’en 1997, les moines préfèrent arrêter cette activité pour se recentrer sur l’essentiel : la prière…

 

La situation actuelle 

Aujourd’hui, l’abbaye de Bricquebec compte douze moines trappistes qui suivent toujours la règle de saint Benoît, Ora et Labora, prière et travail (avec sept offices par jour, le premier étant à 4h15 pour bien commencer la journée !)

 

Vous pouvez cliquer ici pour acheter en ligne les pâtés et terrines de l’abbaye de Bricquebec

 

 

Abbaye Notre-Dame de Grâce de Bricquebec 

50260 Bricquebec-en-Cotentin

Tél. : 02 33 87 56 10

http://abbayebricquebec.fr/ 

 


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