En vallée de la Loire, des Romains très actifs !
Lorsque les Romains avaient conquis un pays, l’un de leurs travaux favoris était d’établir des routes, des routes larges, carrossées, comme l’on dirait aujourd’hui, et permettant, évidemment, de commercer abondamment avec la maison-mère, Rome !
C’est ainsi que la Loire a été bordée par une route que les habitants de la région appellent communément « la levée ».
En effet, les Romains ont réalisé une sorte de digue serpentant au bord de la rivière, en suivant le cours de l’époque (ce qui donne lieu à de nombreux virages dont on ne peut comprendre la raison sans savoir qu’ils marquent, en réalité, le tracé exact du bord de l’eau du temps des Romains). Ils ont ainsi dégagé de vastes espaces cultivables, protégés des inondations.
Pour ce qui est de la route elle-même, sous le goudron actuel, on trouve encore, en certains endroits, de larges dalles romaines, telles qu’elles ont été posées par les romains !
Cette fameuse « levée » passe donc devant Cinq-Mars-la-Pile, comme tout au long de la vallée de la Loire.
La pile de Cinq-Mars-la-Pile
Comme son nom l’indique, ce petit village présente une « pile ».
Une « pile », c’est un monument funéraire romain.
À la voir, on la trouve un peu insolite, car construite en briques, ce qui se voit peu dans la région. Bien que datant du deuxième siècle après J.-C., elle est dans un très bon état de conservation. Avec ses 30 mètres environ, elle est la plus haute « pile » de la Gaule (on trouve d’autres « piles » dans le Sud-Ouest de la France actuelle).
Construite sur le flanc du coteau, elle domine la Loire de 50 m environ. En conséquence, quand on est à son sommet, on voit la Loire sur des kilomètres, et l’histoire locale (à vérifier !) veut donc qu’elle ait servi, beaucoup plus tard, de poste de guet destiné à alerter de l’arrivée de bateaux vikings. Comme ils remontaient à la voile, les villageois pouvaient avoir le temps de s’enfuir.
Quoi qu’il en soit, il est vrai que, par la Loire, les vikings ont mené de redoutables expéditions, certains d’entre eux décidant de s’établir sur place, comme, par exemple, le farouche Guelduin 1er, dit « le diable de Saumur », devenu le premier seigneur connu des terres d’Ussé.
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