Combourg, une filiation magique…
Il faut bien le reconnaître, les Français adorent se chamailler, discutailler, polémiquer… et, puisque nous sommes en Bretagne, voici une jolie dispute, qui se prolonge encore de nos jours, bien entendu…
La mythique forêt de Brocéliande, celle de la fée Viviane, de Merlin l’enchanteur et du roi Arthur est généralement, très généralement, indiquée comme étant l’actuelle forêt de Pimpont.
Oui mais voilà… d’autres affirment qu’elle se situe dans une zone formant triangle, entre Saint Malo, le Mont-Saint-Michel, et Rennes. Dans cette zone, un vaste espace circulaire de 40 kilomètres de diamètre environ dont le centre est… Combourg. Si vous voulez en savoir plus, vous trouverez sur Internet les traces des furieuses batailles savantes, documentées avec plus ou moins de bonheur ou de bonne foi, que se livrent les défenseurs de l’une ou l’autre thèse.
Voilà, quand même, le château de Combourg installé dans une filiation magique !
De Du Guesclin à Chateaubriand…
Bâti au XIe siècle, le château a appartenu aux du Guesclin. Finalement, de main en main, il est arrivé à la famille Chateaubriand. Et c’est ainsi que l’écrivain et homme politique François René de Chateaubriand y passe une partie de son enfance. Et il se trouve donc automatiquement désigné comme le berceau du romantisme.
Mais, quand même, ce n’était pas très gai ! Dans ses « Mémoires d’outre-tombe », voici ce qu’en disait Chateaubriand lui-même :
« Des chouettes voletant d'une tour à l'autre, passant et repassant entre la lune et moi, dessinaient sur mes rideaux l'ombre mobile de leurs ailes. Relégué dans l'endroit le plus désert, à l'ouverture des galeries, je ne perdais pas un murmure des ténèbres. Quelquefois, le vent semblait courir à pas légers ; quelquefois il laissait échapper des plaintes ; tout à coup, ma porte était ébranlée avec violence, les souterrains poussaient des mugissements, puis ses bruits expiraient pour recommencer encore. A quatre heures du matin, la voix du maître du château appelant le valet de chambre à l'entrée des voûtes séculaires, se faisait entendre comme la voix du dernier fantôme de la nuit ».
On voit bien ici décrit quelque chose qui ressemble fort à des agissements fantomatiques…
Le comte de Combourg avait-il une jambe de bois ?
Il faut dire que le père de Chateaubriand lui-même, qui dormait dans la « chambre rouge » rapportait que les habitants des alentours disaient que le comte de Combourg, mort depuis trois siècles, revenait à intervalles réguliers, et que l’on entendait très nettement sa jambe de bois sur le sol.
Et où cela se passe-t-il ? Dans la fameuse « chambre rouge » !
Le comte de Combourg avait-il un chat ?
Décidément, les Chateaubriand étaient extrêmement flegmatiques, ou sourds !
Si le père dormait dans la « chambre rouge » en endurant les promenades du fantôme à la jambe de bois, sans s’en soucier plus que ça, son fils, l’écrivain, dormait, lui, dans une chambre proche de la « Tour du chat », ainsi nommée parce que le fantôme était parfois accompagné d’un chat, noir évidemment, et dont on entendait les miaulements, maléfiques évidemment.
Et ce chat, de nombreuses personnes sont certaines de le voir sous la forme d’un chat momifié exposé dans une vitrine plaçée… dans la chambre même que Chateaubriand, enfant, occupait.
Et d’où vient ce chat ?
Lors d’importants travaux de restauration, il a été découvert, emmuré, derrière une grosse poutre datant du XVIe siècle.
De là à donner immédiatement corps à la légende du chat fantôme, il n’y a pas l’épaisseur d’un poil de moustache de chat !
Château de Combourg
23 Rue des Princes
35270 Combourg
Tél. : 02 99 73 22 95
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