Bernay du Moyen Âge, aujourd’hui…
Visiter Bernay, c’est, à la fois, visiter l’une des petites villes parmi les plus représentatives de la Normandie telle qu’on se l’imagine, mais aussi se retrouver, aujourd’hui, dans le Bernay du Moyen-Âge.
En effet, la ville présente encore environ 300 maisons à pans de bois, faites de bois, bien sûr, mais aussi de pierre, torchis et ardoises, avec une très grande variété de méthodes de construction.
En ces époques-là, on agrémentait les maisons d’ornements architecturaux, ce qui nous permet aujourd’hui de nous trouver face-à-face avec des monstres grimaçants, des animaux fantastiques, mais aussi des personnages qui nous présentent les éléments de leur métier, ou de leur condition sociale.
Au cas où une certaine humidité viendrait à monter du sol (nous sommes en Normandie, quand même, et bien qu’il n’y pleuve jamais…), ces maisons sont souvent posées sur un rez-de-chaussée de pierre, afin de les isoler.
En parlant d’isolation, d’ailleurs, et plus précisément d’isolation thermique, nous aurions peut-être aujourd’hui quelques leçons à tirer de l’utilisation du torchis dont 10 cm d’épaisseur seulement valent plus de 20 cm de brique, ou 50 cm de pierre !
Mais, pourquoi Bernay sauvée des feux ?
Ces rues médiévales, qui nous convient à nous promener le nez en l’air, pourquoi sont-elles la, encore, intactes ?
Et bien, c’est grâce à un arrêté du Parlement de la province de l’époque, pris le 14 juin 1719, et rappelé par le procureur du roi le 30 décembre 1792 (c’était un mercredi, je m’en souviens très bien !).
Et quel est le sujet de cet arrêté qui a donc permis à la ville de rester debout ?
La fête des rois !
Car cette fête était pour la jeunesse un grand motif de liesses et de réjouissances, une belle occasion de courir en bande dans les rues en portant des falots, une sorte de fagots de petits bois et de paille enflammés !
Jouer comme ça avec les allumettes dans les rues d’une ville en bois, ce n’est pas terrible, surtout quand les manifestations joyeuses dégénèrent un peu. Ces fameux falots sont donc interdits.
À noter que, aujourd’hui, si l’on évoque la responsabilité des familles vis-à-vis d’actes plus ou moins délictueux commis par leurs enfants, on déclenche tout de suite une très vive polémique, dont on ne s’embarrassait guère alors, puisqu’il est précisé que « les pères et mères, maîtres et maîtresses, des dits enfants, écoliers, compagnons domestiques seront responsables ».
Le lieutenant de police, considérant que « les jeunes gens de cette ville continuent de porter tous les ans des falots allumés dans les rues », renouvelle les dispositions antérieures assorties de peine de prison et de 30 livres d’amende.
Et il ajoute : « comme les chandeliers de cette ville sont dans le mauvais usage de donner aux enfants de cette ville des espèces de petites chandelles qui ne sont qu’une mèche trempée dans le suif pour porter allumée le long des porches et dans les rues de cette ville, et comme il pourrait arriver de grands accidents par ces sortes de lumières et autres portées par des enfants qui n’ont aucune connaissance des accidents qui en peuvent arriver, nous avons fait défense à tous chandeliers de cette ville et autres de faire et fabriquer aucunes desdites espèces de chandelles, à peine de 20 livres d’amende confiscation des suifs qui se trouveront chez eux ».
Interdiction de les distribuer, interdiction de les porter, on est tranquilles !
(Merci à la revue « la France pittoresque » pour les citations, notamment)
Office de Tourisme de Bernay
29, Rue Thiers
27308 Bernay
Tél. : 02 32 43 32 08
ot-ccbe@bernaytourisme.fr
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