Baugé en Anjou
Comme je l’ai déjà écrit dans un autre article signalant quelque chose d’insolite à Baugé en Anjou, en l’occurrence, des jardins flottants, j’aime citer cette jolie phrase de présentation extraite du site officiel de la ville : «Citadins surmenés, amis de la nature, nostalgiques, curieux du passé, peintres et poètes trouvent dans le Baugeois l’art de vivre dans la sérénité, l’harmonie et la simplicité d’autrefois ». Évocateur et séduisant…
Et effectivement… vous déambulerez paisiblement, avec plaisir, au long de ses rues. La ville s’enorgueillit de 140 monuments inscrits à l’inventaire général du patrimoine culturel, dont 11 monuments historiques !Ses vieux quartiers cachent des ruelles pittoresques qui vous portent du Moyen Âge au XIXe siècle !
Et puis il y a l’hôpital, l’hôpital dont la construction a débuté en 1639, et qui après 350 ans d’activité, a ouvert ses portes il y a quelques années pour un voyage nommé « des soins du corps aux soins des âmes », et qui décrit les activités de l’Hôtel-Dieu du XVIIe au XIXe siècle..
Et puis, au cœur de ce bâtiment, il y a l’apothicairerie…
L’apothicairerie
Elle est reconnue comme étant l’une des plus anciennes de France, et l’une des mieux conservée.
Mais, en plus, c’est un joyau !
Étymologiquement, le mot « apothicairerie » signifie « garder, conserver », à partir d’une racine grecque, et « boutiquier » à partir d’une racine latine.
Il s’agit donc d’un lieu, d’une pièce, dans laquelle on conserve les matières premières, plantes, minéraux, ou autres éléments provenant du vivant, comme les yeux d’écrevisses… ou le fameux sang de dragon !
L’apothicairerie a été meublée et équipée entre 1675 et 1700.
Aujourd’hui, on y trouve encore plus de 600 pots et récipients divers, en bois, en verre ou en faïence, qui suscitent l’admiration.
Parmi eux, beaucoup contiennent encore les poudres et préparations de l’époque. Dans une petite bouteille de verre, il y a même l’extrémité du doigt d’une momie, qui, paraît-il, aidait à la cicatrisation…
Il s’agit d’une collection unique comprenant entre autres 16 albarelli, 91 piluliers, 95 chevrettes, 79 pots-canon ! Autant de termes mystérieux, correspondant à autant de récipients différents, puisqu’il était d’usage, à l’époque, d’utiliser des pots spécifiques en fonction de la consistance de ce qu’ils devaient contenir.
Et la pièce elle-même !
C’est une merveille !
Tous ces pots, toutes ces boîtes, sont rangés sur des étagères en chêne de style Louis XIII et cinq dressoirs torsadés en noyer.
Au sol, un parquet en chêne à caissons, assemblés et chevillés, présente, en son centre, un motif de marqueterie représentant un soleil.
Le plafond, lui, est en châtaignier peint, imitant le marbre blanc et rouge, et comprend 11 caissons parsemés d’étoiles d’or, ceci soulignant l’importance de l’astrologie dans la médecine de l’époque.
Comme on le comprend en lisant ces lignes, nous voilà bien au-delà de l’insolite. Nous sommes dans l’utilisation de moyens extraordinaires, recherchés avec foi et patience, dans un environnement tout aussi extraordinaire, à la hauteur de l’importance donnée au soulagement des maux contemporains. N’hésitez pas à vous plonger dans cette atmosphère si particulière…
Château et Hôtel-Dieu de Baugé
Place de l’Europe
49150 Baugé-en-Anjou
Tél. : 02 41 84 00 74
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