Rillettes : qui les ont inventées ? La Touraine !
Avouons-le, il n’est pas impossible que le lecteur ressente un très léger manque d’impartialité dans les écrits de l’auteur à propos de la guerre insolite et séculaire que se livrent les rillettes de Tours et les rillettes du Mans. Oui, il faut l’avouer… l’auteur est tourangeau !
Ceci dit, c’est incontestable, c’est historique, c’est prouvé, c’est bien la Touraine qui a inventé les rillettes !
En effet, il en est fait mention dès le XVe siècle, et à propos de l’Indre-et-Loire… Alors… et, en plus, le mot rillettes vient de «rille », qui est un mot tourangeau ! Alors…
A la fin du Moyen-Age, « le Ménagier » des champsnous apprend que ≪ les feves peuvent etre preparees a la graisse de rihelette. ≫
Et Rabelais lui-même, né à côté de Chinon, rappelons-le, a fait mention de cette « brune confiture de cochon ». « Je vous enverrai du rille en votre maison et serai toujours votre ami ».
Et cet autre écrivain tourangeau célèbre, Honoré de Balzac, qui se souvient de ce qui lui était servi quand il était enfant, en pension : « les célèbres rillettes et riions formèrent l’élément principal du repas que nous faisions au milieu de la journée (…) Je n’avais jamais eu le bonheur de voir étendre pour moi cette brune confiture sur une tartine de pain »
En 1933, Curnonsky, dans son ouvrage « Les trésors gastronomiques de la France » mentionne : « la charcuterie de Touraine a acquis une renommée universelle et légitime : lesrillettes de Tours ont fait le tour du monde ».
L’affaire est entendue !
Rillettes de Tours, et rillettes du Mans : les différences
Ah ! Sacrilège ! Poser cette question, c’est un peu poser la question des différences entre un original, et une copie (bon, oui, là, je ne suis peut-être pas complètement impartial…).
Une différence de fond se passe sur le dessus. En effet, la rillette de Tours se cuit sans couvercle, et la rillette du Mans se cuit avec couvercle, à l’étouffée.
Résultat ? La rillette du Mans, confinée dans son faitout, s’effiloche beaucoup plus et garde toute sa graisse.
Conséquence, on trouve de jolis petits morceaux dans la rillette de Tours, alors que la rillette du Mans forme une texture plus homogène, et la rillette de Tours est moins grasse.
Par ailleurs, la rillette de Tours est un peu plus colorée, un peu plus brune, que celle du Mans, grâce à l’utilisation de l’arôme « Patrelle », anciennement jus d’oignons brûlés.
Rillettes de Tours : la consécration européenne.
Et puis, comme ça, en passant, on signalera que les rillettes de Tours bénéficient, depuis cette date historique du 15 novembre 2013, de l’Indication Géographique Protégée (IGP). Il s’agit d’une décision européenne, qui reconnaît ainsi à la Touraine, de façon formelle et irrévocable, la paternité du mets et de ses techniques de fabrication. Hum… tout le monde ne peut pas en dire autant !
Confrérie et concours
Une Confrérie des rillettes et rillons de Touraine a été créée en 1977, et un concours, très disputé, des meilleures rillettes de Tours est également organisé chaque année.
Et, bien sûr, on y chante…
« Par Balzac si friand de nos brunes rillettes
Par Saint-Antoine pour toujours notre patron
Louons ces succulences dans notre assiette
Goûtons toujours ensemble le bon beurre de cochon »
Si vous y tenez vraiment, vous pouvez lire aussi…
Bien que tourangeau, l’auteur tient à un minimum d’objectivité (oui, oui…) et vous invite à lire l’article consacré à cette autre rillette, nommée rillette du Mans.
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