Les « bouillons restaurants »
Le nom « restaurant » vient des plats servis, destinés à « restaurer » les forces du convive. Les premiers d’entre eux sont probablement les « bouillons » parisiens, les « bouillons restaurants », vers 1860 avec un certain Duval, boucher, qui a l’idée d’ouvrir un établissement destiné aux ouvriers des halles, plat chaud et prix modique. Il sert un hochepot de bœuf… dans son bouillon, d’où le nom.
1871, la commune… et les bouillons deviennent des lieux où l’on peut boire un bouillon étrange, jamais le même, résultat improbable de toutes sortes de restes que l’on a fait bouillir ensemble.
Aujourd’hui, il reste quelques très rares représentants de ces « bouillons » d’autrefois, notamment le « Bouillon Racine » ou « Chartier », mais ils ont perdu leur vocation sociale d’origine !
Les restaurants ouvriers
Reprenant le concept d’un repas chaud servi à table autour d’un plat unique, et à un prix modique, une autre branche de la restauration est peu à peu apparue : les restaurants ouvriers.
On attribue souvent au Front Populaire la naissance conjointe des jardins ouvriers, et des restaurants ouvriers, à partir de 1936.
Ce n’est pas tout à fait exact puisque les jardins ouvriers, par exemple, ont été créés en 1896, par un abbé des Flandres, sur la base d’un véritable engagement politique, la vocation de ces jardins étant l’amélioration de la condition ouvrière pour ce qui est des besoins alimentaires, entre autres.
Quant aux restaurants ouvriers, ils se sont développés à partir des « bouillons ».
Ceci dit, il est exact que jardins et restaurants ouvriers se sont développés fortement à partir du Front Populaire.
Le « Jardin de Varennes », à Varennes sur Loire.
Varennes sur Loire est un petit village construit autour d’une place de carte postale, rectangulaire, avec ses grands arbres, son église, son monument aux morts, sa boulangerie, sa boucherie, et son épicerie…
Et sur cette place, il y a le « Jardin de Varennes », un restaurant qui reprend l’ensemble des caractéristiques du « restaurant ouvrier ».
D’entrée, vous êtes accueillis par la voix puissante du patron qui, derrière son bar, répond aux plaisanteries et orchestre le petit ballet des clients qui attendent d’être placés. Sur un signe de sa femme… « bon, les gars, là, vous pouvez y aller ».
En salle effectivement, c’est sa femme qui place, qui sert, qui veille à tout, et qui distribue des bisous aux habitués !
Chaque jour, il y a un plat différent, unique. Avant lui, pâtés, charcuteries, crudités, salades diverses, etc.… constituent les entrées dans lesquelles on pioche à volonté. À volonté aussi le vin sur la table, les desserts, les fromages. Ceux-ci, disposés sur un plat, voyagent dans la bonne humeur d’une table à l’autre au gré des besoins, sous l’œil de la patronne prompte à le regarnir.
Et l’ambiance… ils se connaissent tous, et, pour la plupart, exercent des métiers durs qui nécessitent de se restaurer copieusement ! Et ce moment est celui de la détente, des blagues et jeux de mots qui rebondissent entre les tables, des nouvelles qui circulent, en un joyeux chahut…
Si vous passez par là, n’hésitez pas à vous y arrêter. Non seulement vous mangerez bien, et à un très faible prix, mais, même si la tête vous tourne un peu de tout ce brouhaha, ouvrez les yeux et les oreilles, et vous serez surpris de ressentir les amitiés et inimitiés franches, et l’expression directe des mêmes plaisirs et des mêmes soucis d’une véritable communauté.
Le Jardin de Varennes
10, place du Jeu de Paume,
49730 Varennes-sur-Loire
Tél. : 02 41 51 41 41
